Au Mexique, comme dans la majorité des pays du monde, la naissance du petit Jésus est un évènement très attendu. Mais dans ce pays d’Amérique latine, c’est le 16 décembre que les traditionnelles fêtes de l’avent débutent. On les appelle « las posadas » (qui signifient « les auberges » en espagnol) en mémoire du pèlerinage de Marie et Joseph, jusqu’à la naissance de Jésus. Las posadas ont été une manière d’introduire la religion catholique au Mexique et sont aujourd’hui d’incontournables fêtes culturelles du pays.
Si vous avez la chance de voyager au Mexique pour un Noël ensoleillé et inoubliable, ne manquez pas ces “fiestas” emblématiques que sont Las Posadas.
La culture mexicaine est marquée par l’histoire pré-hispanique, notamment Aztèque, et par la religion Catholique. Les deux sont très présents dans le quotidien des Mexicains et Mexicaines. Las posadas sont un bel exemple de la fusion de cet héritage culturel et religieux.
À l’origine, durant le mois de panquetzaliztli (l’équivalent du mois de décembre), les Aztèques célébraient la naissance de l’imprononçable Huitzilopochtli, dieu de la guerre. Ces fêtes commençaient le 6 décembre et duraient 20 jours, jusqu’au solstice d’hiver qui en marquait la fin.
C’est au XVIe siècle, avec l’arrivée des conquistadors espagnols que les coutumes ont changé. Les responsables de l’enseignement catholique ont instauré des messes quotidiennes appelées « misas de aguinaldo » (qui signifie littéralement “les messes de cadeaux”) afin de faciliter l’évangélisation de la population. Elles étaient un moyen de les éduquer au catholicisme en faisant le parallèle avec leurs croyances païennes. À l’issue de ces messes, las posadas avaient lieu et des cadeaux (d’où le terme aguinaldo) étaient offerts aux participants comme récompense et encouragement.
Les figures divines aztèques ont laissé place à Marie, Joseph et Jésus. Les 20 jours de célébration sont alors devenus 9 jours de posadas. Ils sont rythmés par une messe quotidienne à l’issue de laquelle les croyants défilent en rejouant les scènes de la nativité. Chaque soir est aussi l’occasion de festoyer.
Mais pourquoi 9 jours ? Ils correspondent aux 9 mois de « grossesse » de Marie. Au cours de leur pèlerinage de Nazareth à Bethléem, Marie et Joseph ont défilé de maison en maison pour trouver un refuge (« pedir posada » signifie « demander l’auberge ») et le souper avant de donner vie à Jesus. Cette prière de neuf jours est alors devenue la procession de l’avent mexicaine. Le 25 décembre, jour divin, est marqué par les cadeaux apportés par Jésus et par la destruction de la piñata, fort symbole religieux. Vous comprendrez pourquoi.
Au Mexique comme au Guatemala, à Cuba, en Espagne et dans d’autres endroits du monde, le rituel des posadas réunit la famille, les amis ou encore les voisins. Ces coutumes sont devenues de véritables festivités populaires et communautaires. Et c’est tout un programme !
Traditionnellement, au Mexique on installe la crèche le 16 décembre, premier jour des posadas. On les appelle les « nacimientos », « pesebres » ou « belen ». La crèche a une place très importante, puisqu’elle représente la scène de la nativité, fondement des posadas. Cette mise en scène est plus importante que le sapin de noël que nous, français, affectionnons tant. Le sapin mexicain est artificiel et secondaire. Mais il est pourtant toujours abondamment coloré et décoré.
Autrefois très suivie, les messes quotidiennes se sont réduites aujourd’hui à quelques prières devant la crèche et à la messe de minuit du réveillon (appelée « Nochebuena ») pour les plus fervents. Avec le temps, cette célébration a quitté les églises, en faveur des foyers et plus largement des quartiers. Le mot d’ordre n’est plus la croyance mais dorénavant le partage. Cette fête est aujourd’hui plus populaire que religieuse, bien que la croyance reste le fil rouge de cette neuvaine (prière de 9 jours). D’ailleurs les chants mexicains que l’on entend lors des processions, ne sont autres que des prières en chanson.
Pour retracer le périple de Marie et Joseph, les participants forment deux groupes : d’un côté, « les pèlerins » et de l’autre « les hôtes ». Certains pèlerins sont déguisés ou arborent des statues à l’effigie des protagonistes et défilent de maison en maison, d’auberge en auberge, de posada en posada. Ils ont tous une bougie à la main et chantent les litanies traditionnelles, ces chansons de Noël mexicaines, appelées « Villancicos ».
De l’autre côté, les hôtes, restés à l’intérieur de la « posada », répondent aux pèlerins en chantant. Ils finissent par les accueillir à l’issue de leur pérégrination. Selon la tradition, les pèlerins doivent être rejetés de deux auberges avant d’être accueillis par leurs hôtes. C’est lorsque les deux groupes se réunissent, dans une maison différente chaque soir, que la fête peut commencer.
Chaque procession est suivie d’une célébration de prières autour de la crèche et surtout d’un joyeux moment de convivialité culinaire. On célèbre la vie dans tous les sens du terme. On y déguste les bunuelos (beignets), les tamales (papillotes à la farine de maïs farcies à la viande), le chocolat chaud, l’atole (boisson à base de maïs), le “ponche” mexicain (traditionnelle boisson alcoolisée comparable au punch que nous connaissons). Ce repas est l’occasion de réunir la famille mais aussi les amis et les voisins. Le dernier jour est indéniablement le plus festif de tous puisqu’il marque la fin du voyage de la sacro-sainte famille et la veille de la naissance de Jésus.
Le terme « las posadas » est souvent utilisé au sens large, pour définir les fêtes de noël mexicaines. Mais si las posadas sont les traditionnels 9 jours, la navidad (noël) est l’évènement qui les clôture. Las posadas sont donc les fêtes de l’avent précédant le réveillon de Noël, mais l’amalgame est souvent fait.
Lorsque l’événement touche à sa fin, c’est à Jésus de faire son entrée. Car c’est lui qui dépose les cadeaux au pied du sapin coloré, le 24 au soir. Les enfants ne les découvriront que le 25 au matin. Et oui, vous avez bien compris ! Au Mexique, le père noël n’existe pas ! Bien qu’avec l’évolution de la société et de la culture, il commence à apparaître ci et là.
Mais Jesus n’est pas le seul à déposer des cadeaux. Les rois mages le font également, le 6 janvier, à L’Épiphanie (Jour de la « galette des rois » française). Mais c’est une autre histoire.
La tradition incontournable des Posadas, et plus largement du Mexique, est la destruction des piñatas. « Ne romps pas avec les traditions, romps une piñata ! » dit l’adage.
Ces objets de décoration, plus colorés les uns que les autres, sont exposés pendant toute cette période de l’avent. Le réveillon sonne l’heure de la libération des bonbons et autres sucreries. Les enfants, petits et grands, adorent détruire ces sculptures colorées, véritables symboles de leur culture.
Mais ce ne sont pas de simples boules en papier. Elles ont une forme et une signification bien particulière : la boule centrale, représente la terre mère, nourricière. Elle est agrémentée de 7 picots colorés incarnant les 7 péchés capitaux. Et c’est avec l’aide de la force de dieu, un bâton, et une foi aveugle, les yeux bandés, que l’on vainc le diable et que l’on combat les tentations. La libération des fruits, cacahuètes, bonbons et autres sucreries symbolise le triomphe de la foi sur le mal. Les piñatas représentent également l’étoile qui a conduit les Rois Mages à Bethléem.
Pendant que les enfants s’acharnent sur les piñatas, les adultes trinquent et festoient.
Le repas traditionnel du réveillon est un véritable festival de réjouissances culinaires. Composé des mêmes bunuelos, tamales et autres gourmandises déjà évoquées, le dîner de Noël s’articule autour d’une dinde au « mole« (sauce au chocolat pimentée), de “bacalao” (morue) ou de cochon rôti.
La tradition veut que les restes soient finis et partagés le lendemain midi, après la découverte des cadeaux.
Le « Ponche » traditionnel
Le Mexique est un pays réputé pour son ambiance festive et colorée.
Mais les “posadas” ne sont pas aussi connues que le “dia de los muertos” (la fête des morts), dont nous connaissons les maquillages hauts en couleurs.
Pourtant elles évoquent des valeurs que nous devrions célébrer avec conviction à travers le monde, tels que: La fraternité, l’entraide, la solidarité et le partage.
Feliz navidad a Mexico !
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