Laissez-vous emporter par un trek à cheval au Chili dans le désert d’Atacama !
Perdu aux confins nord du Chili, le désert d’Atacama est l’un des endroits les plus désertiques au monde. Selon les scientifiques spécialistes de la zone, certaines roches n’ont pas vu d’eau depuis plus de 20 millions d’années ! Une éternité qui se ressent dans les paysages aux accents lunaires. Ici, seul le vent fait travail d’érosion. Immense et merveilleux, ce paradis oublié doit se parcourir lentement. Se laisser découvrir pas à pas. Au rythme lent des chevaux chiliens… Un formidable trek à cheval au Chili vous attend !
Un paysage lunaire
Entre mer et montagne, le désert d’Atacama offre des paysages exceptionnels ! Longtemps loin du regard des curieux, ses habitants se sont longtemps consacrés à l’exploitation d’immenses réserves de sel de la région. Aujourd’hui, il s’agit de l’une des deux principales attractions touristiques du pays avec la Patagonie.
Alors que vous y poserez pied pour la première fois, c’est l’impression d’un paysage lunaire qui vous saisira parfois. L’illusion d’avoir atterri sur une autre planète où le regard ne révèle que des roches taillées par le vent et érodées par les ans. La chaîne volcanique dominée par les volcans Licancabur et Lascar, semble être dessinée sur l’horizon.
D’une saison à l’autre, le lieu change complètement. Quand l’eau apparaît, le site, totalement plat ou presque, semble se reproduire à l’infini. Une sensation amplifiée par une brume matinale épaisse appelée camanchaca.
Dans le désert d’Atacama, aucun jour ne ressemble au précédent tant les reflets et la présence de cette légère brume peuvent bouleverser votre vision du lieu. Malgré l’impression d’infinie répétition, chaque kilomètre parcouru à cheval sera l’occasion d’une nouvelle découverte, d’une nouvelle surprise, d’un émerveillement continu…
Les incontournables d’un trek à cheval au Chili
Évoquer les nombreux sites incroyables du désert d’Atacama prendrait des heures. Ses richesses sont multiples et chacun pourra y trouver des aspects particuliers qui le toucheront particulièrement. Toutefois, certains sites spécifiques méritent d’être vus lors de votre trek à cheval au Chili :
- San Pedro d’Atacama, dernière oasis de civilisation
C’est par cette ville que vous arriverez réellement aux portes du désert. San Pedro d’Atacama est parfois confondue avec l’étendue saline qui vous attend plus loin. Il s’agit d’une petite ville de moins de 10.000 habitants qui vit principalement du tourisme mais est devenue le havre d’une population bigarrée. Alors qu’elle pourra vous sembler au premier abord complètement hors du temps, vous tomberez rapidement sous le charme désuet de ses habitations en adobe (briques de terre et de paille).
- Les mystérieuses vallées de la Mort et de la Lune
La vallée de la Lune propose des paysages étranges au creux de la cordillère de sel. Son découpage si particulier, oeuvre du vent et du temps lui a valu de devenir un “sanctuaire de la nature” aux yeux de l’État chilien. Proche de San Pedro de Atacama, elle permet une transition facile de la ville au désert et on ne se lasse pas de découvrir à quoi ressemblent les formations rocheuses. Monstres préhistoriques et courbes féminines s’entremêlent alors face à nous.
Non loin, la vallée de la Mort porte bien mal son nom. Certains le disent inspiré de sa ressemblance avec la topographie martienne. Mais il s’agit surtout pour beaucoup du meilleur endroit pour admirer le coucher de soleil sur les Andes dans le lointain.
- Les lagunes de Cejar
Vous vous souvenez quand on parlait de l’un des lieux les plus secs au monde ? Et bien c’est vrai à quelques exceptions. Parmi celles-ci, la lagune de Cejar. Si vous ne pourrez pas y boire, sa haute teneur en sel vous permettra de flotter sans effort à sa surface. Un peu plus loin, les “yeux” du salar d’Atacama, profonds de 20 mètres et qui offrent un reflet exceptionnel, seront l’occasion d’une photographie mémorable.
“Monter à la chilienne” au Chili
Parcourir le désert d’Atacama à cheval requiert un peu de pratique. Réaliser un trek à cheval au Chili d’une dizaine de jours à travers les paysages lunaires, implique de passer plusieurs dizaines d’heures sur votre monture. Mais attention, ici les coutumes diffèrent un peu de ce à quoi vous êtes habitués en Europe.
Au bout de quelques heures, vous entendrez probablement un guide vous inviter à “monter comme un Chilien”. Ne vous offusquez pas ! Ils auraient pu aussi vous inviter à “faire du cheval comme un paysan, pas comme un snob”. Deux expressions courantes dans cette région du Chili, tant l’approche de l’expérience à cheval se révèle différente de la coutume européenne.
En Europe, on recommande d’avoir le torse et la tête droits et les jambes relâchées presque verticales. Ici, les jambes doivent être très pliées et les rênes tenus courts, la tête légèrement penchée en avant. Une position beaucoup plus en mouvement qui vous permettra d’être plus réactifs même si elle est aussi un peu plus dure à tenir physiquement.
Le cheval chilien pour les treks
Même si on loue davantage les chevaux argentins et la culture du gaucho, il serait faux de penser que le Chili est à la traîne. Longtemps, les spécialistes ont considéré que c’est dans ce pays qu’étaient les meilleurs équidés du continent. Aujourd’hui encore, ils font partie de la crème mondiale et vous permettront donc de profiter d’une expérience à nulle autre pareille. Loin du rythme intense d’un véhicule motorisé ou de la fatigue de la marche à pied, la randonnée à cheval permet de profiter d’un véritable contact avec la nature.
Deux races sont principalement utilisées au Chili, que cela soit par les locaux ou les visiteurs :
- Le cheval chilien ou Corralero chilien est une race qui n’existe quasiment que en Amérique du Sud. Il fait partie du patrimoine national chilien depuis 2011. Particulièrement apprécié pour sa résistance physique et aux maladies, il s’agit d’un animal parfait pour de longues chevauchées dans le désert. Il est aussi très docile ce qui devrait vous ravir si vous n’avez pas des centaines d’heures de pratique !
- La seconde race est le cheval Criollo (Créole, un terme utilisé pour désigner ce qui vient d’Espagne), que l’on retrouve aussi en Argentine, à Cuba ou en Uruguay. Si la plus grande partie des chevaux sont arrivés avec les conquistadors, ils ont rapidement été mêlés aux races locales. Il s’agit de l’une des races qui compte le plus de représentants au monde mais il sont davantage utilisés pour le travail que pour les balades et treks à cheval.
Les tests de la NASA
Si vous avez un peu de chance, vous pourrez même apercevoir l’une des nombreuses des expéditions scientifiques menées dans le désert d’Atacama. Parmi les multiples organisations qui explorent la zone, on trouve notamment la NASA. Dans ces paysages lunaires, elle vient mettre à profit les points communs avec un autre de nos “voisins”.
L’Agence Spatiale Américaine utilise en effet les spécificités du désert d’Atacama pour tester des véhicules qui pourraient ensuite être envoyés sur Mars. En effet, selon les scientifiques américains, le lieu, de part l’absence d’eau et l’exposition aux rayons ultra-violets permet de réaliser des simulations de bonne qualité. La seule différence de taille est la température. Alors qu’il fait en moyenne 30-35° ici, Mars est loin d’atteindre ces températures.
Mais le climat de la zone a probablement forcé les formes de vie à migrer dans le sous-sol. Or, c’est justement le même constat qui est fait pour la planète rouge. Les prochaines expéditions auront donc pour objectif de faire des prélèvements dans le sous-sol. Les tests auront lieu dans le désert d’Atacama au moins jusqu’en 2019. Ils devraient aussi permettre d’en savoir plus sur la magie de ce gigantesque désert.
Dès 2003, la Nasa avait fait un impressionnant parallèle. Pour le comprendre, il faut revenir aux années 70. L’agence spatiale envoie sur Mars les sondes Viking. Celles-ci cartographient la planète mais cherchent aussi des signes de vie. Or, absolument rien n’est détecté en surface. 30 ans plus tard, ils réalisent la ressemblance avec le désert d’Atacama. Aucune trace de vie biologique n’existe à la surface. “Dans la partie la plus sèche du désert d’Atacama, si Viking avait atterri là à la place de Mars et fait les mêmes tests, nous en serions arrivés aux mêmes conclusions” explique ainsi le Dr. Chris McKay, le principal chercheur de l’équipe d’investigation.
Flamands roses et oasis
Pourtant, on ne peut pas tout résumer à un désert vide de vie. De la vie existe dans certaines zones du désert d’Atacama. Sa faune et sa flore se caractérisent par la présence très importante d’espèces n’apparaissant nulle part ailleurs sur la planète. Une situation exceptionnelle qui s’explique par la difficulté pour quelconque forme de vie de réussir à s’adapter à la région et à ses conditions extrêmes. Plus de 200 plantes ont été ainsi recensées uniquement dans la région, dont une quinzaine en danger d’extinction.
Avec un peu de chance, vous pourrez toutefois apercevoir une gigantesque nuée de flamants roses. De quelques dizaines à plusieurs milliers peuvent s’envoler d’un battement d’aile et illuminer l’horizon. Trois espèces différentes coexistent dans la région. Ils profitent des lagunes éparses et des oasis abandonnées pour faire leurs nids, se reposer et s’alimenter Le flamant des Andes, le flamant du Chili et le flamant de James apporteront alors une touche de couleur indispensable pour vous rappeler que vous êtes bien sur Terre et non pas perdus sur une planète lointaine.