- 1# – Le volcan POAS et la légende de l’oiseau Rualdo
- 2# – Le volcan Turrialba et la légende de Cira
- 3# – Le volcan Irazú et la légende de la jeune Irazu
- 4# – Le volcan Arenal, une légende bien vivante
- 5# – Le volcan Rincon de la Vieja et le « coin de la vielle »
- 6# – Le volcan Tenorio et les Tócu Maráma
- 7# – Le Costa Rica développe un tourisme durable avec plus de solidarité
Les volcans du Costa Rica et leurs légendes.
« Debout sur le sommet du cône grondant, avant même de retrouver mon souffle coupé par la rude escalade, je plongeai mon regard dans le cratère » Haroun Tazieff.
Découvrir un volcan est une expérience unique et palpitante. Il y a comme une fascination à gravir les pentes fumantes de ces colosses gris et effrayants. Comme une ivresse de monter toujours plus haut vers les cratères parfois en activité. Le visiteur doit braver l’appréhension qui surgit lorsque le géant grogne ou qu’il laisse échapper des cendres et des fumées. C‘est toujours une victoire que d’atteindre son sommet et de contempler son cratère.
S’il y a un pays au monde qui regorge de volcans, c’est bien le Costa Rica. Avec 116 volcans, dont 5 actifs et deux endormis, il se place au niveau du Japon. Ce petit pays aux mœurs paisibles est situé sur la ceinture de feu du Pacifique. Sous ses pieds s’affrontent les plaques Cocos et Caraïbes provoquant une forte activité géologique. Outre ses volcans, le pays possède plus de 1 000 espèces animales et 12 000 espèces de plantes. Le Costa Rica détient à lui seul 6 % de la biodiversité mondiale et est un leader en termes d’écologie. Un cocktail gagnant pour le tourisme responsable.
Et si on s’arrêtait un peu sur chaque volcan ? Quelle est sa légende ? Quels sont les peuples qui l’habitent ? Dans cet article, je vais vous parler des particularités et des légendes des volcans du Costa Rica… Pas besoin d’être un expert en volcanologie, je vous rassure ! Je vous propose de prendre avec moi, la route des volcans du Costa Rica…
Partons à la découverte des volcans du Costa Rica et de leurs légendes
Trois chaînes de montagnes volcaniques traversent le Costa Rica : le Rango Guanacaste, constitué de volcans aussi importants que l’Arenal ou le Rincón de la Vieja ; le Rango Volcánico Central, qui abrite les célèbres Poás, Barva, et Turrialba, et le Rango Talamanca, qui ne possède qu’un seul volcan.
Parcourir ce pays, à travers ses volcans permet de découvrir ses plus belles régions, d’aller à la rencontre de nombreuses tribus autour de contes et légendes, de goûter aux délices locaux, d’observer des animaux en pleine jungle tropicale et de pratiquer de nombreuses activités autour de ces montagnes de feu.
1# – Le volcan POAS et la légende de l’oiseau Rualdo
Je vous propose de commencer la route des volcans, avec le volcan Poas dans la vallée centrale tout près de la capitale San José. C’est un strato-volcan, c’est-à-dire, un volcan composé de nombreuses couches de laves durcies et de téphras. Le Poas culmine à plus de 2 700 m d’altitude et est encore actif. Il laisse quotidiennement des panaches de fumée de soufre s’échapper de l’un de ses 3 cratères encore actifs. Le volcan Poas est réglé sur un cycle de 40 ans. Le dernier pic d’activité a eu lieu en 2017. Cette année-là il y eut des pluies acides et des explosions stromboliennes qui ont contraint le parc du Poas à fermer. Fort heureusement, en période de calme, le volcan n’est pas très dangereux.
Le Costa Rica vous tente ?
Il existe deux sentiers pour découvrir le site. Le premier, nommé Sendero Botos, forme une boucle qui relie le cratère principal à un second cratère, appelé le Botos. Le sentier traverse une forêt de nuages et permet d’admirer le caractère minéral de l’endroit. Ce second cratère, comme le premier, est rempli d’une eau au bleu profond d’où s’échappent des volutes de brume. C’est un spectacle unique et saisissant. Le deuxième sentier, plus court, le Sendero Escalonia, nous emmène dans la forêt tropicale. C’est l’occasion de tenter d’apercevoir des oiseaux colorés comme le quetzal et d’admirer les nombreuses espèces de plantes endémiques.
Peut-être aurez-vous la chance de rencontrer le célèbre oiseau Rualdo. « Selon la légende, une jeune fille vivant au pied du volcan se lia d’amitié avec un oiseau nommé Rualdo. Ils devinrent inséparables et passaient leurs journées ensemble. Le père de la jeune fille qui était chaman de la tribu vivait dans la peur des colères du volcan. Un jour, il gravit le Poas et demanda à la montagne comment il pourrait l’apaiser. L’esprit du volcan lui ordonna de faire sacrifier sa fille. Seul cela pourrait assouvir sa fureur. Acculé, le chaman accepta et conduisit sa fille terrifiée dans la bouche du volcan. Mais au moment où elle allait être jetée dans le cratère, l’oiseau Rualdo apparut et demanda à échanger sa meilleure chanson contre la vie de la jeune femme. Il chanta alors très fort. Conquis par la beauté de son chant, le volcan se mit à pleurer et ses larmes remplirent le cratère et la vie de la jeune fille fut sauvée. »
2# – Le volcan Turrialba, le plus impétueux
Le deuxième volcan le plus actif du Costa Rica est aussi situé dans la vallée centrale. Son nom est Turrialba. C’est le jumeau du volcan d’Irazú. Turrialba est un strato-volcan, un géant haut de 3 340 m d’altitude. Le Turrialba possède 3 cratères dont un en activité depuis 2008. Ce volcan est très actif depuis plus de 12 ans, ce qui a nécessité la fermeture du parc national du volcan pendant plus de 8 ans. Le parc de 13 km2 a rouvert son accès en décembre 2020. Il n’en reste pas moins le volcan le plus surveillé du Costa Rica, car il ne se situe qu’à 70 km de San José. Vous pourrez donc arpenter les sentiers menant au sommet de ce volcan et découvrir les forêts de nuages et de nombreux oiseaux exotiques. Vous apprécierez, à la fin de l’ascension, la vue panoramique sur la côte des Caraïbes.
3# -Le volcan Irazú, le plus haut volcan du Costa Rica
Toujours dans la Cordillère centrale, se trouve le volcan Irazú. C’est le volcan le plus haut et le plus ancien en termes d’activité volcanique du Costa Rica. Du haut de ses 3 450 m d’altitude, drapé de nuages, il nous offre, de son sommet, une vue spectaculaire sur son plus jeune cratère d’1 km de large et 300 m de profondeur. Le volcan est très peu actif à ce jour. Quelques fumerolles de vapeur d’eau et de gaz émanant des parois du cratère principal, ainsi que quelques petites coulées de lave. Son dernier pic d’activité remonte à 1963. Irazú possède 5 cratères dont l’un renferme un étrange lac aux eaux vertes d’une température de 30 °C.
Au pied du volcan Irazu et partout dans la cordillère centrale vivent les Cabécares qui sont une communauté très ancienne. Ils habitent cette région fertile depuis plus de 3 000 ans. Ils ont conservé une grande partie de leur identité et leurs modes de vie traditionnels sont encore bien vivants. Leur habitation typique est le Ju Tsini, une grande hutte ronde recouverte d’un toit conique en feuille de palmier. Ils cultivent des tubercules, de pejibaye, de cacao, de bananes et de plantains. Ils pratiquent aussi la chasse et la pêche. Aller à la découverte de ce peuple, c’est découvrir un savoir-faire et des traditions uniques.
Quant à la légende du volcan, elle raconte l’histoire d’Irazú. «Irazú était la fille préférée de l’ancien chef de Cartago Aquitaba, une des plus grandes villes du pays. Après des années de guerre et de querelles avec le village voisin de Guarco, la tribu de Cartago recherchait désespérément la victoire afin de pouvoir contrôler toute la vallée. Aquitaba, le père d’Irazú , priait les dieux afin qu’ils mettent fin à cette période troublée. Sur leur demande, il leur offrit sa fille préférée en échange du pouvoir de vaincre ses ennemis. Irazú, femme attentionnée et généreuse, se laissa prendre par les dieux pour que son peuple puisse prospérer. La jeune fille pétrifiée fut sacrifiée dans le cratère d’un volcan proche. Le temps passa et une nouvelle bataille eut lieu. Le chef de Cartago pria alors l’esprit de sa fille de lui accorder la victoire. À la fin des ses prières, le volcan se réveilla et cracha un déluge de feu et de rochers sur l’ennemi. Ils furent anéantis et le peuple de Cartago pu dominer la vallée. Le puissant volcan fut alors nommé Irazú en la mémoire de la courageuse jeune fille. Aujourd’hui, il porte toujours ce nom.»
4# – Le volcan Arenal, un symbole volcanique
Si l’on continue notre route des volcans vers les plaines du nord, on rencontre l’emblème du Costa Rica. Aperçu sur tous les blogs, l’Arenal est un symbole volcanique. Rappelez-vous, lors de votre enfance, on nous faisait dessiner des volcans d’une forme conique parfaite, avec quelques nuages pour envelopper le sommet. Et bien, l’Arenal correspondrait tout à fait aux dessins de votre enfance. Il est considéré comme un stratovolcan, haut de 1657 m d’altitude et à nouveau actif depuis 1968. Depuis 2010, le volcan est entré en phase « calme ». L’Arenal est l’attraction du Costa Rica. À ses pieds, vous trouverez un lac, avec de nombreuses activités aquatiques à pratiquer et tout autour du volcan, un immense parc naturel, parsemé de ponts suspendus, d’observatoires et de piscines naturelles réchauffées par le magma du volcan. L’Arenal est un endroit idéal si vous souhaitez vous rendre au Costa Rica afin de vous ressourcer dans ses sources thermales et profiter de ces moments de détente.
Ici, la légende est bien vivante. C’est le volcan lui-même ! Il émet en permanence des grondements et l’on peut apercevoir des avalanches de pierre. Avant 1968, on le pensait éteint mais cette année là une éruption dévasta 12 Km² de forêt et deux villages. On comprit alors qu’il n’était qu’endormi. Lors de l’explosion, trois cratères s’ouvrirent sur son flanc libérant des nuées ardentes accompagnées de pierres incandescentes. De nombreuses personnes perdirent la vie. L’activité explosive ne s’arrêtera qu’en décembre 2010. Aujourd’hui, on peut toujours voir le spectacle de la lave sortant des entrailles du volcan, ce qui fait de ce site un des plus fascinants du pays.
Au pied du volcan vivent les Malekus, un des plus petits peuples indigènes du Costa Rica. Ils ne possèdent pas beaucoup de terres et se mélangent à d’autres populations. Avant la colonisation espagnole au XVIe siècle , leur territoire s’étendait à l’ouest jusqu’à Rincon de la Vieja, et comprenait le volcan Arenal et le Rio Céleste, qui était leur territoire sacré. Ils parlent le maleku et l’espagnol qu’ils apprennent à l’école.
Les Malekus sont très accueillants, ils invitent les voyageurs à visiter leurs villages où l’on peut voir des champs de plantes médicinales de toutes sortes. Outre ses plantes, leur économie repose sur l’artisanat. Ils sculptent, peignent et fabriquent des instruments de musique comme les bâtons de pluie.
5# – Le volcan Rincon de la Vieja et le « coin de la vielle »
Le Rincon de la Vieja est, quant à lui, un volcan complexe. Il a été formé à partir de plusieurs éruptions de différents types. Du haut de ses 1916 m d’altitude, le volcan est aujourd’hui toujours très actif. On peut observer des signes géothermiques comme des fumerolles, des geysers et des lacs de boue bouillonnante avec une odeur de soufre assez prenante. Dans le parc du Rincon de la Vieja, les sentiers sont bien aménagés et entretenus. Ils vous permettent d’accéder facilement à des paysages à couper le souffle. Pour les plus courageux, car les pentes sont raides, le sommet, à l’aspect lunaire, offre un magnifique panorama sur le parc ainsi que sur l’océan pacifique et la mer des Caraïbes.
La légende du volcan Rincon de la Vieja parle « de deux tribus rivales qui habitaient dans la vallée de Guanacaste. La princesse de l’une d’elles, Curubanda était une grande guérisseuse. Elle maîtrisait la boue volcanique et connaissait toutes les plantes qui guérissent. Elle était amoureuse de Mixcoac qui était le prince de l’autre tribu. Mais le père de Curubanda était furieux de cette relation. Un jour, il invita Mixotac et l’empoisonna avant de jeter son corps dans le volcan. Alors Curubanda enceinte décida de s’exiler sur les pentes du colosse de feu. Quelques mois plus tard, elle accoucha. Mais folle de douleur elle jeta son bébé dans le cratère afin que Mixotac puisse être avec son fils pour l’éternité. Curubanda finit ces jours sur les pentes du Volcan Rincon de la Vieja. Elle devint une guérisseuse puissante et respectée. De nombreux voyageurs n’hésitaient pas à faire des milliers de kilomètres pour se rendre “au coin de la vieille » et s’y faire guérir. Depuis lors, le volcan porte son nom.»
6# – Le volcan Tenorio et son Rio Celeste
Nous finissons notre route par l’un des plus fameux des volcans endormis. Il s’agit du Tenorio et de son Rio Celeste. Le volcan, situé au cœur du parc national Tenorio, est le point de départ de multiples rivières d’où en découle de magnifiques sources chaudes telles que le Rio Celeste. 1 h 30 d’agréables randonnées au milieu de la jungle sont nécessaires pour accéder à cette piscine naturelle, surplombée d’une impressionnante cascade d’un joli bleu azur, caractéristique de la rivière Rio Celeste. S’ensuivent 2h 30 de marche afin d’accéder au sommet de ce volcan.
La légende : « Les Indiens Malekus racontent qu’en finissant de peindre le firmament, les Tócu maráma, leurs dieux suprêmes, ont rincé leurs pinceaux dans le courant de la rivière, qui a été teintée de couleur turquoise ».
Le Costa Rica développe un tourisme durable avec plus de solidarité
Le Costa Rica est le premier pays du monde à œuvrer pour un tourisme plus responsable et plus durable. Au Costa Rica, tout est mis en œuvre pour essayer de protéger la faune et la flore. De nombreuses rencontres avec les communautés sont organisées. Il vous est possible, en allant dans les coins reculés du pays, de découvrir et participer à l’économie locale des tribus. En ramenant une statuette Malekus par exemple au lieu d’un souvenir du centre-ville de San José. Ou encore, en participant à l’un des projets de l’Institut du tourisme du Costa Rica qui met en place une campagne du nom de Vamos a Turistear et qui fait la promotion du tourisme communautaire rural avec la Posada de Nacientes Palmichal à Acosta. C’est une expérience de la vie à la campagne, de la gastronomie traditionnelle avec la cuisine au feu de bois, de la randonnée et des cascades rafraîchissantes. Vous pourrez y apprendre les pratiques de protection des bassins versants dans le cadre de l’éducation à l’environnement dispensée par le lodge, observer diverses espèces de mammifères ainsi que des oiseaux et des papillons, tout en profitant des sentiers de la nature. Vous pouvez aussi apporter votre soutien aux centres éducatifs scolaires, à la plantation d’arbres, aux visites d’entreprises et d’organisations familiales dans la région de Palmichal, partager des initiatives de production de biogaz et d’engrais biologiques, à la production de lombricompost, aux actions de recyclage, à l’utilisation des déchets pour la construction d’objets artisanaux, à la coexistence avec la culture paysanne et indigène, dans une zone rurale qui maintient les traditions des grands-parents Ticos.